Voilà dix ans que Mylena Leclercq, une danseuse et chorégraphe belge, vient régulièrement au Cambodge pour apporter son savoir-faire notamment aux troupes du Cirque phare et à NCA. Nous sommes allés la rencontrer.
Mylena est une ancienne nageuse artistique, elle a d’ailleurs défendu les couleurs de son pays en natation synchronisée aux jeux d’Atlanta en 1996. Elle s’est ensuite entièrement consacrée à la danse, classique d’abord, pour ensuite aborder le moderne jazz, la danse contemporaine, la danse urbaine (Hip hop, breakdance…) et la vidéo. Elle passe des diplômes, devient coach en mouvement et développement corporel et enchaîne les spectacles et les créations.
C’est en 2012 qu’elle découvre le Cambodge. Elle y retourne régulièrement pour apporter sa compétence et créer des spectacles et des évènements avec le Cirque Phare et la troupe de New Cambodian Artists. Elle revient aujourd’hui pour la première fois depuis le début de la pandémie. Nous sommes allés à sa rencontre.
Mylena, Il y a dix ans, vous découvriez le Cambodge et le Cirque phare. Quelles furent alors vos premières impressions ?
Un coup de cœur. Ayant déjà travaillé en chine, en Thaïlande, j’ai découvert chez les artistes cambodgiens une énergie qui leur était propre. Une brillance et une joie que je n’avais pas encore ressenties ailleurs. Il y avait chez eux une authenticité, une histoire qui m’a touchée et qui m’a donné envie de travailler avec eux.
Il y a dix ans, Phare n’occupait pas encore l’espace qui est le sien maintenant à Siem Reap. Il n’y avait alors qu’un chapiteau sous lequel les artistes pouvaient se produire et s’entraîner, mais pas encore toutes les commodités pour vivre pleinement de leur art.
Grâce aux bonnes volontés, aux donations, au gouvernement et au travail de chacun, la troupe est capable maintenant d’offrir à ses membres un environnement complet propice aux créations.
Vous avez ensuite créé plusieurs spectacles, lesquels ?
J’ai retravaillé l’aspect chorégraphique de beaucoup de spectacles notamment Khmer Metal, Influences, Eclipse. Avec Gauthier Jansen, qui était à l’époque directeur artistique, j’ai créé Panique, un spectacle qui traitait de l’urgence, de la précipitation dans lesquelles nous baigne le monde actuel.
J’ai ensuite travaillé en tant que coach artistique et en développement personnel de carrière avec chacun des artistes pour qu’ils améliorent leur technique, mais je leur enseignais aussi des savoirs pratiques indispensables pour leur carrière comme, faire un CV, lire un contrat, les préparer aux auditions, etc…
Ainsi aujourd’hui il y a 5 artistes qui ont été embauchés à l’étranger et qui mènent une carrière internationale.
Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez été confrontée ?
Les difficultés auxquelles j’ai été confrontée n’ont rien de spécifique au Cambodge mais sont inhérentes à tout spectacles vivants. Il faut que les artistes soient disponibles pour les répétitions afin que le groupe soit prêt lors de la première. Or les engagements de certains, les blessures pour d’autres font que ce n’est pas toujours le cas. On est obligé de s’adapter en permanence à la disponibilité des performers.
Pour Panique nous avons dû faire face à un remplacement de dernière minute. Il nous a fallu créer un spectacle de bout en bout, en seulement trois semaines, d’où le titre.
Comment s’est passée votre rencontre avec New Cambodian Artists (NCA) ?
J’ai rencontré les danseuses de NCA grâce à Phare et à d’autres expatriés. C’était à l’époque, en 2015, la première compagnie de danse traditionnelle Cambodgienne et contemporaine au royaume.
C’est le premier groupe de femme cambodgienne que j’ai vu s’ouvrir sur d’autres cultures, quitte à se mettre en danger elles-mêmes par rapport à la place occupée traditionnellement pas la femme dans ce pays. Elles avaient un message et étaient prêtes à le diffuser sur scène.
Je suis resté plusieurs mois avec elles pour créer une pièce intitulée : « Et quoi ? Srey Sahat “ qui abordait le thème de la place de la femme au Cambodge. Je puisais dans leur registre de danseuses apsara et j’y ajoutais de la danse contemporaine et Hip Hop. Je tenais à respecter leur héritage.
Quels sont les nouveaux projets qui vous animent ici ?
Je vais bien sûr continuer à travailler avec Phare. J’aimerais bien, maintenant créer une troupe avec le soutien de Phare qui mêlera les danses traditionnelles khmers, le bokator, le Hip Hop et la danse contemporaine sur Siem Reap mais aussi d’autres arts de la scène comme le cirque par exemple, pour permettre aux artistes locaux de vivre de leurs arts.
Cela permettra aussi aux cambodgiens et aux touristes de voir l’étendue de l’évolution des artistes locaux et par là de relancer après les difficiles années de Covid une facette de la scène cambodgienne
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