
Tout au long de sa vie et même pendant le processus de recyclage, le plastique libère des substances toxiques ainsi que des microplastiques et des nanoplastiques (petites particules de matière plastique dispersées dans l’environnement). En 2021, il a d’ailleurs été prouvé que nous respirerions en moyenne entre 2000 et 7000 microplastiques (d’une taille inférieure à 5 millimètres) par jour. Nous ingérons également ces particules en permanence à notre insu, que ce soit à cause des emballages alimentaires, des sachets de thé, en buvant du soda en bouteille, ou en mâchant du chewing-gum. Récemment, selon une étude parue en juin 2025 dans la revue Human Reproduction des chercheurs espagnols révélaient avoir découvert des microplastiques dans le liquide folliculaire et séminal. A partir de là, il ne semble pas étonnant que l’on en retrouve dans les eaux usées. En effet, selon une étude récemment parue dans la revue American Chemical Society ES&T Water, mettre des contenants en plastique dans son lave-vaisselle libère une pollution de nano et microplastiques dans les eaux usées.
Quand un lave-vaisselle est lancé, les articles sont exposés à des processus de nettoyage chimiques, thermiques et abrasifs avec des températures allant jusqu’à 70 degrés Celsius, des détergents et des cycles de rinçage. Lors de leurs travaux, les chercheurs ont découvert qu’un cycle de lavage contenant uniquement des articles ménagers courants en plastique pourrait suffire à libérer environ 920 000 micro et nanoparticules dans les eaux usées.
Ce qui équivaudrait à 33 millions de particules par foyer et par an dans le monde. La masse totale de plastique revient quant à elle à environ 6 milligrammes par personnes et par an : environ un quart du poids d’un grain de riz.
« Etre plus attentifs aux plastiques que nous utilisons et à la manière dont nous les nettoyons »
« Nous avons démontré que les contenants et les ustensiles en plastique lavés au lave-vaisselle libèrent des particules de plastique », commente le Dr Elvis Okoffo de l’Alliance du Queensland pour les sciences de la santé environnementale, dans un communiqué paru sur le site de l’université australienne, rappelant que les lave-vaisselle n’avaient pas encore été pris en considération comme source de pollution plastique.
« Même des actions quotidiennes apparemment inoffensives peuvent avoir des conséquences environnementales cumulatives. L’introduction de plastiques dans l’environnement comporte un risque potentiel d’impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine », rappelle-t-il.
Et de nuancer : « Malgré le nombre élevé de particules libérées, la masse totale libérée par les contenants en plastique est faible et mineure par rapport aux autres sources connues de pollution plastique » Quoi qu’il en soit, « cette étude souligne la nécessité d’être plus attentifs aux plastiques que nous utilisons, à la manière dont nous les nettoyons et dont nous les éliminons ».
Equiper son lave-vaisselle de filtres ?
A l’avenir, les lave-vaisselle pourraient être équipés de filtres ou de pièges intégrés pour capturer les particules de plastique, suggère le chercheur. « Les fabricants de plastique pourraient également développer des plastiques plus résistants à la dégradation lors du lavage de la vaisselle », avance-t-il également. Et de conclure : « De petits changements, lorsqu’ils sont appliqués à des millions de foyers, peuvent contribuer à réduire le fardeau mondial de la pollution plastique ».
Car outre le réchauffement climatique, la pollution plastique soulève de nombreuses questions sanitaires. Il est notamment suggéré qu’une exposition prolongée peut entraîner des réactions inflammatoires, des troubles pulmonaires, des maladies auto-immunes ou encore accroitre le risque de certains cancers, notamment de la vessie.
Récemment, une étude parue dans Applied and Environmental Microbiology démontrait par ailleurs que les microplastiques alimenteraient l’inquiétant phénomène de l’antibiorésistance. La découverte récente de ces particules dans les liquides reproductifs interroge également quant à la responsabilité de la pollution plastique dans l’augmentation de l’infertilité ces dernières décennies…
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