Elodie Gossuin s’est rendue au Cambodge pour une mission humanitaire avec l’Unicef. L’animatrice de 44 ans a été bouleversée par ce voyage, qu’elle a raconté au « Journal des Femmes ».
Elodie Gossuin s’est récemment rendue au Cambodge dans le cadre d’une mission humanitaire avec l’Unicef, dont elle est l’ambassadrice et qui œuvre, entre autres, au respect des droits de l’enfant et à leur scolarisation. L’animatrice de 44 ans en est sortie à la fois chamboulée et déterminée. Elle nous raconte ce voyage particulièrement marquant…
Comment vous sentez-vous après cette mission au Cambodge ?
Je ne sais pas trop (rires). Tout était tellement intense et je n’ai pas encore eu le temps de me poser pour avoir le temps de laisser les émotions vivre. Je suis encore un peu dans le tourbillon de l’après-mission. Mes enfants, aussi, me manquaient tellement et je pense que c’était réciproque. Alors quand on rentre, on n’a pas le temps de souffler seule.
Comment s’est déroulée votre mission ?
On a la sensation d’avoir fait un marathon sur une semaine, on s’est beaucoup déplacés. On ne pense plus trop à dormir, à manger, à se laver… Je ne connaissais pas du tout l’Asie du Sud-Est et je ne voulais pas trop anticiper. Une fois sur place, les chiffres semblent bien loin car on est dans la réalité. On fait toujours le parallèle avec sa vie, la vie qu’ont nos enfants et on se rend compte de la portée de l’Unicef, qui est présente dans plus de 190 pays dans le monde et qui a une force humaine et matérielle unique au monde. Il y a des enfants qui n’avaient pas accès à l’école hier encore, et grâce à l’Unicef, cela a changé : aujourd’hui, ils veulent devenir docteurs, pilotes, enseignants… Ils ont la détermination à s’offrir un avenir.
Quel moment vous a particulièrement marqué ?
Il y a eu une rencontre avec un bébé avec lequel on a eu un coup de cœur réciproque ! Je m’en suis occupée, je lui ai donné le biberon, il s’est endormi sur moi… La vie de sa maman a beaucoup changé parce que l’Unicef a mis en place le Pass Family, un forfait pour aider les communautés les plus démunies. Cinq dollars par mois par enfant sont attribués aux familles, à condition que l’enfant aille à l’école et à condition que la mère se soit rendue à ses trois examens prénataux. Tout ce qui est mis en place est hallucinant ! Les équipes de l’Unicef Cambodge font également un travail titanesque sur la scolarité des garçons : ils sont mobilisés pour s’occuper des récoltes et c’est eux qui n’ont plus le temps d’aller à l’école, par opposition à d’autres pays où les filles sont moins scolarisées. Mais les progrès sont énormes grâce à la mobilisation de chacun !
On évoque beaucoup les choses négatives ou les manques et l’on ne parle pas assez des choses positives et de ce qui avance…
Totalement ! Voir ce qui est fait, c’est vraiment super ! Aujourd’hui, 94 % des enfants en âge d’aller à l’école sont scolarisés. Grâce à l’Unicef, 700 villages ont récemment eu accès à l’eau potable. Il n’y a eu aucun décès lié au paludisme au Cambodge depuis 2018. Et il y a une baisse de 64 % de décès dus au VIH. Au Cambodge, 76 % des enfants sont vaccinés, 90 % des filles ont reçu leur dose du vaccin HPV. C’est vraiment chouette, c’est une chaîne humaine qui avance avec des actions concrètes ! Avec l’Unicef, on a par exemple finalisé la solarisation de nombreuses écoles qui ont de gros problèmes d’électricité. Cela peut paraître secondaire à côté de l’accès à l’éducation, mais cela permet notamment de mettre en place la ventilation qui aide les élèves à supporter les fortes chaleurs en classe. L’eau est maintenant propre et des villageois peuvent même se rendre dans les établissements scolaires pour avoir accès à l’eau, alors que tout le monde a connu des décès autour de soi à cause de l’eau insalubre.
Est-ce une expérience encore plus intense à vivre en tant que mère ?
Oui, c’est sûr ! Quand je suis là-bas, je me projette, je pense à mes enfants. Rencontrer des enfants qui ont l’âge des miens, des jeunes filles qui sont déjà mamans après avoir été mariées de force, qui n’ont plus accès à l’école… Forcément, on relativise. Nos enfants ont le droit d’avoir des petits soucis, mais c’est certain que quand le problème, c’est juste que l’on n’a plus de Wi-Fi ou qu’on a oublié le Big Mac au McDrive, cela fait sourire et cela remet les choses en perspective.
Que pensent vos enfants de votre investissement auprès de l’Unicef ? Sont-ils fiers de vous ?
C’est trop mignon, j’essaie toujours de leur faire vivre un peu les missions. Cela fait quelques années que les grands veulent venir avec moi. J’essaie de faire des FaceTime ou des Zooms, de leur montrer les endroits où je suis. Je pense que cela a changé mes enfants aussi. Mes filles, par exemple, ont vraiment conscience d’être libres et d’avoir de la chance d’aller à l’école, de choisir leur sexualité, leur avenir, leur métier… Quand le HPV est sorti en France, ce sont mes enfants qui m’ont demandé de se faire vacciner. Ils sont donc sensibilisés à cela. Là, ils viennent de recevoir une dose du nouveau vaccin méningite. En tant que femme qui a accouché deux fois de jumeaux, j’ai eu de la chance d’avoir accès à des cliniques et du personnel compétent. Et ça, mes enfants le savent aussi.
Était-ce compliqué de quitter cet endroit après un séjour aussi intense ?
Tout est difficile parce que lorsque je suis arrivée à l’aéroport, je ne faisais que pleurer ! A chaque mission, c’est la même chose : c’est très dur de se rendre sur place. Parce que je m’inquiète pour les miens, je me dis que s’il y a le moindre souci, je suis loin, et en plus, j’ai la phobie de l’avion ! Je sais que mes enfants sont fiers parce qu’ils savent que je vais voir d’autres enfants pour les aider, mais à chaque instant là-bas, j’ai envie de les avoir près de moi. Mais c’est tout aussi dur de rentrer parce qu’on sait qu’on a rencontré des gens qu’on ne reverra peut-être jamais.
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