C’est une petite histoire méconnue juste avant le grand massacre perpétré par les Khmers rouges entre 1975 et 1979. Une crise de trois semaines juste au début du règne de trois ans, huit mois et vingt jours des hommes de Pol Pot au Cambodge. Quand ils s’emparent de Phnom Penh le 17 avril 1975, ils ordonnent à la population de quitter la ville, sous prétexte de les protéger de bombardements américains imminents sur la capitale cambodgienne. Les Khmers rouges sont des maîtres menteurs. Il n’y a jamais eu de tels projets.

La panique s’empare de la ville. Le 12 avril, les Etats-Unis ferment leur ambassade. Celle de la France reste donc la seule représentation officielle ouverte à Phnom Penh, dans une ville quadrillée par les Khmers rouges, armés et menaçants, qui veulent vider la ville de tous ses habitants et de tous les témoins possibles. Avant de s’en prendre aux «traîtres fascistes et les suppôts de l’impérialisme». Les gens affluent, se pressent contre les grilles, jettent les valises par-dessus les murs et tendent à bout des bras des bébés. Les gendarmes de l’ambassade de France sont rapidement «débordés», comme le racontent dans ce documentaire les nombreux témoins alors présents sur les lieux. Le