Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin regroupent la maladie de Crohn (MC) et la rectocolite hémorragique (RCH). Ces deux pathologies se caractérisent par une inflammation de la paroi d’une partie du tube digestif. Cette dernière est due à une dérégulation du système immunitaire intestinal. Récemment, il a été démontré que le régime occidental, principalement composé d’aliments transformés, augmentait les risques de développer ces maladies. Selon une nouvelle étude dont les résultats ont été publiés dans la revue Digestive and Liver Disease, l’allaitement maternel, l’alimentation de l’enfant ou encore le tabagisme passif à un jeune âge pourraient jouer un rôle dans l’apparition de ces maladies à l’âge adulte.
Au cours de leurs recherches, les scientifiques ont remarqué que pour les enfants chez qui les aliments solides avaient été introduits tôt (entre trois et six mois), le risque de développer Crohn était légèrement plus important que pour ceux chez qui c’était arrivé après six mois.
« Nos travaux suggèrent que l’introduction précoce d’aliments solides dans la petite enfance pourrait augmenter le risque de développer la maladie de Crohn plus tard dans la vie. Cette découverte doit être vérifiée dans d’autres populations, mais elle ouvre la voie à de nouvelles pistes de recherche dans ce domaine », explique le professeur Rousseau, spécialiste en épidémiologie et en maladies inflammatoires et auto-immunes qui travaille au Centre de recherche Armand-Frappier Santé Biotechnologie de l’INRS.
Le tabagisme passif augmenterait les risques de 23%
Autre observation intéressante : l’allaitement maternel exclusif aurait tendance à réduire les risques de développer Crohn plus tard. Cette analyse concorde avec ce que recommandent la plupart des experts.
Quant au tabagisme passif, il semblerait que les enfants exposés à la fumée au cours de leurs trois premières années de vie aient un risque 23 % plus élevé de développer la maladie de Crohn par rapport aux autres.
« Nos travaux ont mis en lumière plusieurs résultats uniques pour l’avancement de la recherche, notamment concernant l’influence néfaste du tabagisme passif durant la petite enfance dans le développement des maladies inflammatoires de l’intestin », explique Canisius Fantodji, premier auteur de l’étude et étudiant au doctorat en épidémiologie et immunologie.
Une période cruciale pour l’établissement du microbiote intestinal
« Jusqu’à présent, peu d’études ont examiné les liens entre l’exposition secondaire à la fumée de tabac dans la petite enfance et les MII, et aucune étude n’a pu déterminer dans quelle mesure l’effet de l’exposition à la fumée secondaire était expliqué par le tabagisme actif des participants plus tard dans la vie », se félicite le Dr Jantchou, chercheur clinicien et gastroentérologue au CHU Sainte-Justine et professeur agrégé de clinique à l’Université de Montréal (Canada).
« Cela renforce l’importance d’éviter l’exposition des enfants à la fumée de tabac, non seulement pour leur santé générale, mais aussi pour limiter leur risque de développer des maladies intestinales chroniques à l’avenir », poursuit-il.
Cette étude est l’une des rares à s’intéresser à l’exposition durant la petite enfance, plus précisément de 0 à 3 ans. Or, cette période est cruciale pour l’établissement et la diversification du microbiote intestinal.
150 000 personnes concernées en France
« Avec nos travaux, nous offrons des pistes concrètes de prévention, car à notre connaissance, tous les facteurs étudiés peuvent être modifiés par un changement d’habitudes », se réjouit Canisius Fantodji.
La fréquence de la maladie de Crohn varie beaucoup d’une région du monde à l’autre. La prévalence semble la plus forte aux Etats-Unis et en Europe de l’Ouest. En France, on dénombre 150 000 personnes atteintes de la maladie. Si cette dernière est le plus souvent diagnostiquée au début de l’âge adulte (entre 15 et 30 ans), elle peut survenir à tout âge, affectant les deux sexes.
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