Plus qu’un simple documentaire sur un ballet « exotique », Xavier de Lauzanne s’intéresse, avec La Beauté du geste, au Ballet royal du Cambodge sous l’angle de la reconstruction de l’identité d’un pays. Un rendez-vous passionnant attendu samedi 2 mars au cinéma Les Carmes.
C’est à une avant-première un peu spéciale que vont assister les spectateurs des Carmes, samedi 2 mars, avec le film documentaire de Xavier de Lauzanne , La Beauté du geste. Pour compléter la projection et le débat qui va suivre, le réalisateur a aussi invité des danseuses du Ballet royal du Cambodge à se produire sur la scène du cinéma orléanais.
Ce documentaire montre, en effet, bien plus que la beauté des gestes des danseuses. On y suit, depuis le début du XXe siècle, l’histoire d’un pays à travers le prisme de cette compagnie nationale. Car le réalisateur, engagé et primé plusieurs fois, s’intéresse au Ballet royal du Cambodge pour montrer ce qu’était ce pays avant la guerre civile, et comment la culture reprend sa place et redonne une identité à un pays à qui le régime de Pol Pot a tout pris.
Un condensé de l’héritage cambodgien
Bien que 90 % des artistes classiques cambodgiens aient péri entre 1975 et 1979, les Khmers rouges n’ont, pour autant, pas réussi à éliminer cet art. Après la chute du régime totalitaire, ceux qui avaient survécu ont réussi à faire revivre leurs traditions sacrées.
« Le Ballet royal résume à lui seul l’ensemble de la culture cambodgienne : le chant, la danse, les motifs sur les costumes, la poésie et aussi la littérature traditionnelle cambodgienne car le répertoire du ballet est composé d’histoires et de mythologies indiennes et bouddhiques… C’est un condensé de l’héritage cambodgien ».
Suppya Nut, (spécialiste du Ballet royal du Cambodge)
Le Ballet royal du Cambodge s’est produit pour la première fois hors du Cambodge en 1906 lors de l’Exposition coloniale de Marseille. C’est à cette occasion que le sculpteur Auguste Rodin découvre ces danseuses lors d’une représentation à Paris.
Auguste Rodin en a été bouleversé
Bouleversé par cette expérience et par leur gestuelle, il produit en quelques jours une œuvre magistrale de 150 aquarelles. « Depuis cette date, jusqu’à la création d’un nouveau spectacle pour une tournée en France et en Suisse un siècle plus tard, le Ballet royal cambodgien a survécu aux épreuves de l’Histoire. »
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Projection samedi 2 mars à 18 heures aux Carmes, à Orléans, suivie d’une rencontre avec le réalisateur et les danseuses du Ballet royal du Cambodge. Sortie nationale le 13 mars.
Katia Beaupetit
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