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Dernière actu toute fraiche : Le procès de Monique Olivier, un « test grandeur nature » pour le pôle « cold cases » du tribunal de Nanterre

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Son titre séduisant (Le procès de Monique Olivier, un « test grandeur nature » pour le pôle « cold cases » du tribunal de Nanterre) parle de lui-même.

Le rédacteur (annoncé sous le nom d’anonymat
) est reconnu comme quelqu’un de sérieux pour plusieurs autres encarts qu’il a publiés sur internet.

Le papier peut de ce fait être pris au sérieux.

Le procès de Monique Olivier, ici en mai 2008 au tribunal de Charleville-Mézières, s’ouvre ce 28 novembre à Nanterre.
FRANCOIS NASCIMBENI / AFP Le procès de Monique Olivier, ici en mai 2008 au tribunal de Charleville-Mézières, s’ouvre ce 28 novembre à Nanterre.

JUSTICE – L’espoir d’une réponse, des décennies plus tard. Monique Olivier, ex-épouse de Michel Fourniret, comparaît devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine à partir de ce mardi 28 novembre, pour répondre de complicité dans les enlèvements et meurtres de deux jeunes femmes, Marie-Angèle Domèce (il y a 35 ans) et Joanna Parrish (il y a 33 ans), et d’une fillette, Estelle Mouzin (il y a 20 ans).

Monique Olivier, 75 ans, est la seule à pouvoir apporter des réponses aux familles depuis la mort du tueur en série en mai 2021. Si le lien entre le couple et ces trois affaires est établi depuis des années – Michel Fourniret était mis en examen depuis 2020 pour ces trois dossiers, c’est en février dernier qu’a été ordonnée la mise en accusation de Monique Olivier, et donc la tenue de ce procès, par le pôle « cold cases » de Nanterre.

« C’est un peu le pôle d’Estelle »

Il s’agit du premier procès pour cette juridiction lancée en mars 2022. Un « test grandeur nature », selon Me Corinne Herrmann, avocate de la famille Domèce, interrogée par Le HuffPost.

Attendu depuis des années par les proches des victimes et leurs avocats, ce pôle installé au tribunal judiciaire de Nanterre est dédié aux affaires non élucidées et crimes en série. Composé de trois magistrats instructeurs spécialisés, « détachés à 100 % » sur ces affaires, il « doit permettre aux dossiers de rester vivants judiciairement et d’offrir une réponse aux victimes », d’après le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, qui a porté cette création.

« Il doit encore y avoir des améliorations », estime Me Didier Seban, conseil d’Éric Mouzin, le père d’Estelle, qui note qu’il n’y a « que trois juges pour une centaine de dossiers pris en charge ». « Mais c’est un événement capital pour nous car il y a maintenant des juges dédiés à ces affaires alors qu’avant, c’était les derniers dossiers traités », ajoute l’avocat, également contacté par Le HuffPost.

« Son essence même est d’avoir des juges qui connaissent bien les criminels et les suivent longtemps, avec une vraie connaissance de leur parcours. Comme Sabine Kheris », souligne Corinne Herrmann.

Sabine Kheris est la juge d’instruction qui a hérité, lorsqu’elle exerçait au tribunal judiciaire de Paris, des dossiers Domèce et Parrish en 2016, et du dossier Mouzin en 2019. Réputée minutieuse, elle est celle qui a fait craquer Michel Fourniret en 2020, lorsqu’il a avoué sa responsabilité dans cette dernière affaire. « Je reconnais là un être qui n’est plus là par ma faute », lui a glissé « l’ogre des Ardennes ». Elle est aujourd’hui coordinatrice du pôle « cold cases ».

« L’affaire Mouzin a été un catalyseur : elle a montré que des familles restaient sur le bord de la route alors qu’on pouvait résoudre des affaires rapidement », juge Me Herrmann. « C’est un peu le pôle d’Estelle, ou le pôle des victimes de Michel Fourniret », avance de son côté Me Seban, qui s’est « battu » pendant des années, comme son ancienne associée, pour la création de cette juridiction nationale.

Des « ratés majeurs » ?

Pour l’avocate Corinne Herrmann, ce pôle vient combler un vide qui a laissé passer « beaucoup de ratés majeurs dans les trois affaires ». « Certains dossiers ont été assez vite abandonnés, notamment celui de Marie-Angèle Domèce qui n’a duré que quelques semaines », regrette-t-elle.

« Dans l’affaire Mouzin, la justice s’est refusée à enquêter véritablement sur la piste Fourniret, alors que tous les regards se portaient sur lui, sur la base d’un alibi qui ne tenait pas la route », abonde Didier Seban. L’avocat fait référence à un coup de téléphone émis depuis le domicile belge du tueur en série au moment de la disparition d’Estelle Mouzin en 2003 à Guermantes (Seine-et-Marne), que Monique Olivier avouera en réalité avoir passé, à la demande de son compagnon.

« On s’est refusé à enquêter sérieusement sur lui parce qu’on ne sait pas travailler sur les tueurs en série. Le problème, c’est le fonctionnement en tuyaux d’orgue de la justice : les juges ne se parlaient pas. Or un tueur en série, c’est un puzzle. Dans sa tête, ce n’est pas rangé comme un tableau Excel », décrit-il.

Au pôle « cold cases », l’affaire Véron ou celle du « grêlé »

Au 9 novembre, le pôle « cold cases » avait identifié 270 dossiers (crimes non élucidés ou procédures susceptibles de représenter des crimes sériels) qui pourraient faire l’objet d’un suivi dans ses bureaux, indique le tribunal judiciaire de Nanterre. Il s’est pour l’instant saisi de 99 d’entre eux, dont celui du « tueur au visage grêlé » ou la disparition de Tiphaine Véron au Japon. Point commun entre ces cas : ils restent non élucidés après 18 moins d’investigations infructueuses.

Corinne Herrmann, spécialiste des affaires classées, a vu des dossiers « avancer de façon importante » grâce à ce pôle, avec « des fouilles qui auparavant n’avaient pas lieu », ou des demandes de vérification génétiques qui aboutissent. Elle espère désormais que Monique Olivier donnera « la liste de tous les faits qui restent en suspens » dans l’affaire Fourniret.

« Elle a encore des choses à nous dire. Ce qui serait intéressant, c’est que l’on voie sa vraie personnalité émerger : jusque-là, elle était cachée derrière Fourniret », analyse-t-elle.

L’avocat de l’accusée, Me Richard Delgenes, attend pour sa part que sa cliente ne soit pas jugée à la place de Michel Fourniret. Ce n’est pas elle qui « cherche les jeunes filles », qui « kidnappe, viole et tue », insiste-t-il auprès de l’AFP.

Les familles, de leur côté, souhaitent que ce procès puisse donner une indication sur les lieux où se trouvent les corps d’Estelle Mouzin et Marie-Angèle Domèce, disparue en juillet 1988 à Auxerre, à l’âge de 18 ans. Le père de cette dernière, qui s’était battu pendant 35 ans pour élucider ce mystère, est mort il y a dix jours.

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Bibliographie :

Dangereuses intentions,Le livre . Ouvrage de référence.

Justice française, la Grande Escroquerie,A voir et à lire. .

PAPA A FAIT MAL,(la couverture) .