C’est une invitation au voyage quelque peu singulière qu’a lancée le photographe paimpolais Quyên Ngo-Dinh-Phu ! Du 14 au 29 février, il accompagne un groupe au Vietnam et au Cambodge, « sur les traces de Marguerite Duras ». Et, plus encore que de voyage organisé – Quyên connaît bien le pays et il y a des racines – on pourrait même qualifier l’excursion de « résidence d’artistes délocalisée sur les rives du Mékong ». Au départ du Goëlo, excusez du peu !

Photographes, écrivains, poètes, musiciens, peintres, vidéastes… ou simples lecteurs, l’idée de Quyên est, non pas de leur faire découvrir l’Indochine où la romancière a grandi – elle n’existe plus – mais bien de retrouver les couleurs, les senteurs, les bruits, la lumière, d’une contrée des antipodes à nulle autre pareille, qui eux sont toujours là, qui a su l’inspirer et qui saura en inspirer d’autres.

Retrouver sa trace

« Il n’y a pas vraiment de prérequis », glisse le photographe et écrivain, lui-même. Sauf à être quelque peu familier avec l’univers durassien, et d’avoir lu L’Amant, Barrage contre le Pacifique et L’Amant de la Chine du Nord. « Ce dernier étant vraiment intéressant », note le guide. Lui-même « habité » par celle née près de Saïgon, en avril 1914 et qui, « après l’avoir quittée, n’est jamais revenue en Indochine ». « C’est toute l’ambivalence de son œuvre, note aussi Quyên. Elle parle de l’Indochine comme une blanche, coloniale. On ne voit pas ou très peu les gens. Mais on a des descriptions qui permettent de retrouver des choses ».

Une histoire, aussi, des lieux, des bâtiments – peut-être « pas très spectaculaires, comme son ancienne école » – des bacs aujourd’hui remplacés par des ponts… Mais les fleuves restent limoneux, le riz se moissonne toujours de la même manière et les cris et les invectives des femmes et des hommes résonnent encore, en ville comme dans les campagnes. « Et la lumière du jour, dans la demi-heure qui précède le coucher du soleil, reste incomparable », sourit le photographe.

« Seul avec elle »

« C’est un voyage en toute liberté, ajoute Quyên. On aura du temps en commun, bien sûr, mais des heures de libre, au fil de la journée, pour se poser un peu. Regarder, découvrir des choses mais aussi prendre des photos, écrire, composer si on le souhaite… L’idée, le fil rouge, c’est de retrouver la trace de Duras et de disposer de temps pour se retrouver seul avec elle », sourit le photographe.

Il sera question de partage, aussi, du vécu de la journée, des découvertes à mettre en commun, le soir, au cours du dîner. Ultime espérance de Quyên : que puisse se dégager une expérience multisensorielle suffisamment forte pour donner lieu à une production, au retour. Sous quelle forme ? « Cela reste à voir. Cela dépendra ces contributions »…

Contact

Tél. 06 15 40 71 06. Le voyage est organisé par Typic Voyages.