Considéré comme éteinte depuis 18 ans, le saumon-carpe géant refait surface dans le Mékong

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Observé pour la dernière fois en 2005, ce méga poisson d’eau douce a été observé par une équipe de scientifiques, parmi lesquels un chercheur français. Trois spécimens ont été capturés au Cambodge.

Le «fantôme du Mékong», qu’on n’espérait plus revoir tant ce poisson est en danger critique d’extinction, a refait surface au Cambodge, annonce une étude parue le 13 octobre. Le saumon-carpe géant, l’un des plus grands poissons d’eau douce de la planète – il peut mesurer jusqu’à 1 mètre 30 et peser 30 kilos – n’habite que le Mékong, ce fleuve d’Asie du Sud-Est, et ses affluents.

Particulièrement rare et insaisissable, cette espèce de «méga poisson» était considérée comme probablement éteinte depuis 2005. Cette théorie s’est finalement révélée fausse grâce à la découverte de trois spécimens adulte entre 2020 et 2023, écrivent les scientifiques dans la revue Biological Conservation.

«Il n’a été scientifiquement nommé qu’en 1991, et en tout et pour tout, moins de 30 individus ont été recensés», explique le communiqué de presse de l’université de Toulouse III – Paul Sabatier, dont fait partie l’un des chercheurs de l’équipe internationale qui a fait ces découvertes. Fait surprenant, ces trois spécimens ont été capturés au Cambodge, loin de la zone où l’on pensait que l’espèce se trouvait. «Cela laisse penser que l’aire de distribution de ce poisson est plus large que ce que l’on croyait auparavant», estime Sébastien Brosse, du Centre de recherche sur la biodiversité et l’environnement.

ADN environnemental

Malgré tout, le poisson reste en danger critique d’extinction selon l’Union internationale pour la conservation de la nature. Car les fleuves asiatiques sont confrontés à de fortes pressions de la part des activités humaines : principalement la surpêche, la construction de barrages et la dégradation des habitats, qui exercent une forte menace sur les espèces de grande taille au rythme de vie lent. De plus, ces populations sont généralement non surveillées, non protégées et il existe peu de données les concernant, ce qui limite les capacités de conservation.

De quoi rester prudent sur le potentiel de survie de l’espèce. Pour mieux la connaître, et donc mieux la protéger, les experts proposent de s’appuyer sur «des méthodes non invasives d’inventaires de biodiversité», comme la collecte de l’ADN que libèrent ces animaux dans l’environnement en renouvelant leurs cellules, ainsi que dans leurs excréments, urine ou mucus.

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Ces échantillons, qui relèvent de ce qu’on appelle «l’ADN environnemental» peuvent être collectés par une «simple filtration de quelques dizaines de litres de l’eau du fleuve, permettant ainsi de détecter les organismes vivant dans le milieu», précisent les scientifiques. Ce qui permettrait de savoir où se trouvent les spécimens sans avoir besoin de les observer ou de les capturer. Les chercheurs poussent également pour que les pêcheurs locaux deviennent les protecteurs de ce poisson.

Selon le chercheur Sébastien Brosse, «le développement de telles initiatives pourrait non seulement aider à la conservation du saumon-carpe géant, mais contribuerait également à conserver l’ensemble de la faune aquatique du Mékong qui compte de nombreux méga-poissons en danger d’extinction, dont le poisson-chat géant du Mékong ou et la raie d’eau douce géante».

De plus, la bonne conservation du saumon-carpe pourrait avoir «un effet parapluie», c’est-à-dire avoir des répercussions positives plus large sur la bonne santé de la biodiversité d’eau douce du bassin du Mékong, d’importance mondiale.

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