Pendant des siècles, le scorbut fut surnommé la « maladie des marins ». En mer pendant des mois, ces hommes n’avaient pas accès à des produits frais, ce qui entraînait chez eux des carences en tous genres, notamment en vitamine C. Or, le scorbut est dû à une carence de vitamine C. Si on croyait cette affliction disparue depuis bien longtemps, de plus en plus de cas font surface aux quatre coins du globe. En 2018, des médecins américains s’inquiétaient de son retour aux Etats-Unis. Aujourd’hui, dans un papier paru dans le BMJ Case Reports, des médecins rapportent le cas d’un Australien atteint de scorbut. Cette pathologie réapparaitrait à cause de l’augmentation du coût de la vie et de l’obésité, alertent-ils.
A Perth, un homme de 51 ans s’est présenté à l’hôpital recouvert de boutons rouges et violets sur les jambes. Les soignants lui ont fait passer analyses de sang, biopsies cutanées et tomodensitométrie sans réussir à comprendre le mal dont il souffrait.
Apprenant que le patient était au chômage et souffrait de graves difficultés financières, ils ont fini par comprendre qu’il était atteint de scorbut. En effet, l’homme était gravement dénutri et ne se nourrissait presque que de plats transformés, sans fruits ni légumes frais.
« Elle peut se manifester dès un mois après un régime pauvre en vitamine C »
« Son éruption pétéchiale a continué de progresser pendant l’admission. Des antécédents médicaux supplémentaires ont révélé une faible consommation orale et l’arrêt de ses suppléments après une sleeve gastrectomie en raison de contraintes financières. Un bilan nutritionnel a montré des taux de vitamine C indétectables, ainsi que d’autres carences nutritionnelles. Il a été diagnostiqué et traité pour le scorbut avec de l’acide ascorbique (vitamine C) 1000 mg par jour, et son éruption cutanée douloureuse et son hématurie ont disparu », expliquent les médecins dans leur article.
L’homme se serait par ailleurs vu administrer une supplémentation en vitamine D3, acide folique et multivitamines et aurait bénéficié d’une prise en charge par une diététicienne.
« Le scorbut est une maladie qui réapparaît avec l’augmentation du coût de la vie », s’inquiètent les scientifiques. Elle « peut se manifester dès un mois après un régime pauvre en vitamine C », précisent-ils. Outre une mauvaise alimentation, une chirurgie bariatrique est également un facteur de risque de cette maladie qui semble refaire surface parmi les populations les plus défavorisées.
Non pris en charge, le malade peut mourir d’hémorragies
En plus des éruptions cutanées, appelées purpura (ou pétéchie), d’autres symptômes du scorbut incluent une fatigue, une faiblesse musculaire et articulaire, de l’anémie, des bleus (ecchymoses) ou encore une peau sèche.
Dans les cas les plus grave, la maladie entraîne des hémorragies, notamment au niveau des gencives, ce qui peut conduire à la perte des dents. Si l’affliction n’est pas contagieuse et facile à traiter, sans aucun traitement ou changement alimentaire, le malade peut mourir de ces hémorragies.
Plusieurs cas observés en France ces dernières années
Pour diagnostiquer un scorbut, une prise de sang est nécessaire pour doser le taux de vitamine C dans le sang. Selon la Haute Autorité de santé (HAS), la maladie est confirmée si le taux de vitamine C dans le sang est inférieur à 2 mg/L. Cet examen peut aussi aider à dépister d’autres carences souvent associées au scorbut comme une carence en fer ou un manque en d’autres vitamines ou sels minéraux. Bien que le scorbut soit aujourd’hui très rare, près de 40 000 dosages en vitamine C ont été réalisés en France en 2016, selon la HAS.
En 2015, une enquête publiée par le CHU de Limoges sur 63 patients présentant des carences en vitamine C âgés en moyenne de 47 ans, 10 cas de scorbut ont été diagnostiqués. Entre août 2017 et janvier 2018, trois patients ont été examinés pour scorbut en France métropolitaine, selon la littérature scientifique.
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