Ce problème financier pourrait être un signe annonciateur d’Alzheimer

, Ce problème financier pourrait être un signe annonciateur d’Alzheimer

La démence est un terme générique pour désigner un ensemble de symptômes touchant les fonctions cérébrales. Elle est actuellement la septième cause de décès et l’une des principales causes d’invalidité et de dépendance chez les personnes âgées à échelle mondiale. Dans la plupart des cas (60 à 70%), les individus concernés sont touchés par la maladie d’Alzheimer. Ses principaux symptômes ? Perte de mémoire, désorientation, difficultés à effectuer des tâches quotidiennes… Parmi les signes avant-coureurs de la pathologie, les chercheurs ont identifié un changement dans l’allure de marche ou encore le fait de constamment chercher ses mots. Mais selon une nouvelle étude menée par la réserve fédérale de New-York (Etats-Unis), une mauvaise gestion financière chez quelqu’un qui n’avait jamais eu ce genre de problème dans le passé pourrait également être un signe annonciateur de démence.

Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont comparé les rapports relatifs aux crédits contractés par les Américains et les données de Medicare, le système de santé géré par le gouvernement fédéral des Etats-Unis dont bénéficient notamment les plus de 65 ans. Ils ont ainsi remarqué qu’au cours des cinq années précédant un diagnostic de démence, la cote de crédit d’un individu avait tendance à faiblir. Pendant cette période, les retards de paiement augmentaient également plus souvent chez des personnes normalement responsables avec leur argent.

Ainsi, factures non payées, retraits bancaires multiples ou achats inhabituels peuvent être les premiers signes d’une démence pas encore identifiée. « Au-delà de la susceptibilité aux défauts de paiement, le stade précoce [de la maladie d’Alzheimer et des troubles apparentés] peut affecter l’ouverture de nouveaux comptes et l’accumulation de dettes, l’utilisation du crédit et/ou la combinaison de crédits », écrivent les chercheurs.

Analyser les données bancaires pour faciliter un diagnostic plus précoce ?

« Pour les personnes et les ménages confrontés à un diagnostic de trouble de la mémoire, le fait d’être confronté simultanément à un accès réduit au crédit, à des conditions de crédit plus mauvaises et/ou à un risque accru de saisie est susceptible d’exacerber considérablement une situation déjà déstabilisante. Une fois diagnostiqués, les coûts moyens des soins et des soins de santé liés à la démence s’élèvent à des dizaines de milliers de dollars par année. Ainsi, la demande de crédit des individus et des ménages atteints de troubles de la mémoire peut augmenter au moment même où son offre est limitée », notent-ils en conclusion de leur étude.

« Nos résultats rendent urgente la nécessité d’examiner davantage les rôles que les organismes fédéraux et les institutions financières peuvent jouer dans la réduction du risque financier chez les ménages âgés atteints de troubles de la mémoire non diagnostiqués ». Et de citer des options comme des « permis de conduire » financiers ou la mise en place du paiement automatisé des factures.

En outre, ces résultats mettent en lumière la possibilité d’utiliser les informations relatives au crédit pour développer des algorithmes d’apprentissage automatique permettant d’identifier les individus à risque de démence qui devraient être suivis de plus près. « Pour faciliter un diagnostic plus précoce. »

Une étude précédente avait déjà mis en avant l’oubli de factures

Ces conclusions vont dans le sens d’une étude réalisée en 2020 par la Bloomberg School of Public Health, aux Etats-Unis. Cette dernière « a révélé que les bénéficiaires de Medicare qui reçoivent un diagnostic de démence sont plus susceptibles de ne pas payer leurs factures dès six ans avant un diagnostic clinique », est-il indiqué dans un communiqué sur le site de l’Université.

« L’étude a également révélé que les bénéficiaires diagnostiqués avec une démence et ayant un niveau d’éducation inférieur ont manqué des paiements de factures dès sept ans avant un diagnostic clinique, contre 2,5 ans avant un diagnostic pour les bénéficiaires ayant un niveau d’éducation plus élevé. »

A ce jour, 850 000 personnes seraient atteintes de la maladie d’Alzheimer en France, selon l’Assurance maladie. La fréquence de cette pathologie augmente avec l’âge. Après 65 ans, elle concerne environ deux fois plus de femmes que d’hommes. Après 80 ans, elle touche 15% de la population. Et, en raison du vieillissement de la population, une hausse des cas est à attendre. Selon les pronostics de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le nombre de malades devrait presque doubler tous les 20 ans.

{link} Ce post a été trouvé sur internet par notre rédaction voici la source Source