Quand la graisse s’accumule autour du foie, on parle de la maladie du foie gras ou « stéatose hépatique non alcoolique ». Cette pathologie est susceptible de diminuer l’oxygène dans le cerveau et de causer une inflammation des tissus cérébraux, deux facteurs de risque de maladies neurologiques graves. En France, 200 000 personnes seraient concernées et les chiffres devraient encore augmenter un peu plus dans les années à venir. Alors, comment prévenir cette maladie pour laquelle aucun traitement médicamenteux efficace n’est disponible à l’heure actuelle ? Cela passe bien sûr beaucoup par l’alimentation. Il s’agira surtout de manger moins gras et moins sucré. Aujourd’hui, dans une étude parue ce mois d’août dans la revue Cell Reports Medicine, des chercheurs canadiens font la lumière sur un fruit exotique méconnu qui permettrait de réduire les quantités de graisses dans le foie : le camu-camu.
Pour leur étude, ils ont suivi 30 personnes en surpoids atteints d’hypertriglycéridémie (accumulation de triglycérides) pendant 12 semaines et leur ont administré quotidiennement soit 1,5 grammes de gélules de camu-camu soit un placebo. Après avoir réalisé des IRM pour identifier les niveaux de graisse dans le foie des participants, les chercheurs ont remarqué une diminution de 7,43% des lipides hépatiques chez ceux ayant consommé le fruit contre une augmentation de 8,42% chez les autres.
« C’est une différence significative de 15,85% », analyse André Marette, professeur à la Faculté de médecine et chercheur à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec–Université Laval, qui a dirigé l’étude.
Un rôle de prébiotique
Car le camu-camu contiendrait des polyphénols spécifiques permettant de jouer sur le microbiote intestinal. « Le microbiote métabolise les grosses molécules de polyphénols qui ne peuvent être absorbées par l’intestin, les transformant en molécules plus petites que l’organisme peut assimiler pour diminuer la graisse du foie », explique le Pr Marette. En résumé, le camu-camu jouerait le rôle de prébiotique.
« Ces résultats soutiennent le potentiel hépato-protecteur du camu-camu contre la stéatose hépatique non alcoolique. Compte tenu de la prévalence croissante des maladies du foie dans le monde et du manque de traitements pharmacologiques, ces résultats revêtent une importance clinique. D’autres études à long terme sur un échantillon plus grand sont nécessaires pour confirmer ces effets bénéfiques », concluent les scientifiques.
Mais d’autres fruits pourraient avoir le même genre d’effets protecteurs, comme la canneberge qui contient certains polyphénols différents. Aussi, à l’avenir, le professeur Marette souhaite évaluer si une combinaison de camu-camu et de canneberge pourrait avoir un effet synergique.
Qu’est-ce que le camu-camu ?
Le camu-camu provient d’un arbre de la forêt amazonienne de la même famille que la goyave, la famille des Myrtacées. On le retrouve dans les zones boisées et humides, près des rivières et des lacs. Une grande partie de ses baies est cultivée au Pérou.
Outre les polyphénols, il serait également très riche en vitamine C, vitamine bénéfique aux articulations, aux os et à la peau. Permettant de soutenir la synthèse du collagène, le camu-camu pourrait aider au processus de cicatrisation du derme, de l’épiderme et des muqueuses suite à une blessure ou une brûlure superficielle. Certaines études ont également suggéré que le camu-camu permettrait de lutter contre l’obésité…
Quant aux polyphénols, leurs intérêts pour la santé ne cessent d’être démontrés. Ils contiennent des vitamines, des fibres, des flavonoïdes ou encore de l’acide tannique ou phénolique. Outre la stéatose hépatique non alcoolique, ils permettraient de réduire le risque de diabète de type 2 ou encore de maladies cardiovasculaires. On en retrouve dans les fruits rouges comme le camu-camu, dans le raisin, les grenades, les choux de Bruxelles, les artichauds, le chocolat noir, les pommes ou encore le thé.
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