Aussi appelé silure de verre géant, le poisson-chat géant du Mékong est l’un des plus gros poissons d’eau douce du monde. C’est aussi actuellement l’un des plus rares. Il est en danger critique d’extinction, selon l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature).
Comme son nom l’indique, ce poisson est endémique du Mékong, un fleuve d’Asie du Sud-Est qui traverse plusieurs pays : la Chine, le Laos, le Vietnam, le Cambodge, la Birmanie et la Thaïlande.
Six poissons-chats géants du Mékong capturés en seulement 5 jours, c’est un record
En plus d’être rare, le poisson-chat géant du Mékong (Pangasianodon gigas) est difficile à observer. Les chercheurs ne savent donc pas exactement combien d’individus vivent dans le fleuve.
Ainsi, personne ne s’attendait à en découvrir autant en aussi peu de temps. En effet, 6 poissons-chats géants du Mékong ont été capturés au Cambodge en l’espace de seulement 5 jours. Ils ont évidemment ensuite été relâchés.
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Les deux premiers ont été trouvés sur la rivière Tonlé Sap, un affluent du Mékong. Quatre autres poissons-chats géants ont été capturés dans la même rivière quelques jours plus tard. Les pêcheurs savaient qu’il s’agissait de poissons différents car ils leur mettent une étiquette d’identification avant de les relâcher.
Les poissons-chats géants du Mékong peuvent peser jusqu’à 300 kg
Deux de ces spécimens faisaient plus de 2 mètres de long avec un poids respectif de 120 et 131 kg. Ils étaient apparemment tous en pleine migration, partant du lac Tonlé Sap pour remonter le Mékong vers le nord. Ils se dirigeaient probablement vers des affluents du Mékong au nord du Cambodge, au Laos ou même en Thaïlande.
Une fois adulte, le silure de verre géant peut mesurer jusqu’à 3 mètres de long et peser jusqu’à 300 kg. Ce monstre d’eau douce était auparavant réparti dans tout le fleuve du Mékong avec ses 4 900 km de long qui remonte au nord jusque dans la province chinoise du Yunnan.
Les principales menaces du poisson-chat géant du Mékong sont la surpêche et la perte d’habitat avec la construction de barrages. Ceux-ci bloquent les voies migratoires des silures.
L’espèce de silure a vu sa population chuter de 80 % en 20 ans
La population du poisson-chat géant du Mékong a ainsi chuté de 80 % au cours des dernières décennies. Néanmoins, cette récente découverte de 6 silures redonne de l’espoir pour la survie de l’espèce.
Comme l’explique le Dr Zeb Hogan, un biologiste de recherche de l’Université du Nevada, « c’est un signe encourageant que l’espèce ne soit pas en danger d’extinction imminent, comme dans les prochaines années, ce qui donne le temps aux mesures de conservation d’être mises en œuvre et de continuer à inverser la courbe du déclin et à se rétablir ».
Pour vous donner un ordre d’idée, le programme de conservation conjoint de Wonders of the Mekong et de l’Administration cambodgienne des pêches a capturé, marqué et relâché seulement 100 poissons-chats géants au cours des deux dernières décennies.
« Ces informations sont utilisées pour établir des couloirs de migration et protéger les habitats afin d’essayer d’aider ces poissons à survivre à l’avenir », ajoute le Dr Zeb Hogan.
Les pêcheurs signalent toutes les captures accidentelles de ces poissons-chats géants
Il faut savoir que le poisson-chat géant du Mékong fait partie intégrante du patrimoine culturel de la région. Il était déjà représenté dans des peintures rupestres vieilles de 3 000 ans. Ce poisson est considéré comme un symbole du fleuve.
Néanmoins, les pêcheurs ne savaient pas toujours comment réagir s’ils attrapaient accidentellement cette espèce. Désormais, ils savent qu’il est crucial de signaler toutes les captures accidentelles de poisson-chat aux autorités.
Cela permet aux chercheurs de les marquer avant de les relâcher dans le Mékong. La coopération entre les pêcheurs et les chercheurs est donc vitale pour la survie de l’espèce.
D’autres créatures géantes se cachent dans le Mékong
« J’espère que ce qui s’est passé cette semaine montrera aux pays du Mékong et au monde que la puissante population de poissons du Mékong est particulièrement spéciale et doit être préservée », déclare Brian Eyler, directeur du programme Asie du Sud-Est du Stimson Center.
D’ailleurs, le Mékong abrite d’autres gros poissons en plus du silure de verre géant. On y retrouve notamment la raie pastenague géante ou encore la carpe saumonée. Celle-ci pèse jusqu’à 30 kg avec une longueur pouvant atteindre 130 cm. Les chercheurs pensaient qu’elle était éteinte jusqu’à la repérer plus tôt cette année dans le fleuve.
Source : The Guardian
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