Près de quatre décennies plus tard, le poste de premier ministre cambodgien reste aux mains des Hun. Le roi du Cambodge, Norodom Sihamoni, a annoncé, lundi 7 août, la nomination d’Hun Manet au poste de Premier ministre, remplaçant ainsi son père, Hun Sen, leader controversé pendant trente-huit longues années.
Une nomination qui intervient après des élections législatives contestées o ù le principal parti d’opposition, le Parti de la bougie, a été exclu pour ne pas s’être enregistré correctement auprès de la commission électorale. De fait, le Parti du peuple cambodgien (CPP) a remporté 120 des 125 sièges de la chambre basse du Parlement, ce qui devrait acter la nomination d’Hun Manet.
Au Cambodge, l’héritage interlope d’Hun Sen
Dirigeant le Cambodge d’une main de fer pendant plusieurs décennies, Hun Sen aura laissé une trace indélébile, mais liberticide au « pays khmer ». Arrivé en 1985, il est accusé d’avoir fait reculer les libertés fondamentales et utilisé le système judiciaire pour museler ses adversaires, jetés par dizaines en prison au cours de ses mandats.
Trente-huit ans plus tard, la corruption gangrène le pays, en témoigne sa 150 e place sur 180 dans l’indice de perception de la corruption de l’ONG Transparency International, et toute opposition tentant de mettre la lumière sur ce système est censurée.
Il y a plusieurs jours Sam Rainsy, l’un des principaux opposants en exil en France, avait été condamné à une inéligibilité de 25 ans pour avoir appelé les électeurs à déposer dans les urnes des bulletins non valides. Quelques mois plus tôt, en mars, c’est le leader du Parti de la bougie, Kem Sokha, qui a été condamné à 27 ans de prison et assigné à résidence pour trahison.
Au-delà de son poste de premier ministre, Hun Sen lègue à son fils un système de cooptation efficace. Avec son départ et celui de nombreux ministres, le nouveau gouvernement sera composé de jeunes ministres qui occuperont les postes laissés vacants par leur père.
L’ancien Khmer rouge de 71 ans gardera tout de même une place de choix dans l’organigramme décisionnaire puisqu’il devrait devenir président du Sénat, poste qui lui permettra de remplacer le roi Norodom Sihamoni lorsque ce dernier sera en déplacement à l’étranger.
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