Cambodge : de 6 à 8 ans de prison pour des militants écologistes

, Cambodge : de 6 à 8 ans de prison pour des militants écologistes

“La justice est morte”, ont écrit de nombreux internautes cambodgiens sur les réseaux sociaux ce mardi 2 juin, rapporte le site d’information Mongabay News. En cause : la condamnation, plus tôt dans la journée, par le tribunal de Phnom Penh de dix jeunes militants écologistes membres de l’ONG environnementaliste Mother Nature, accusés de “complot en vue de renverser le gouvernement” et d’“insultes contre le roi”, précise CamboJA News.

Sept d’entre eux ont écopé de six ans de prison ferme, les trois autres de huit ans de réclusion et d’une amende de 10 millions de riels (2 250 euros). L’Espagnol Alejandro Gonzalez-Davidson, cofondateur du groupe et expulsé du Cambodge en 2015 à cause de son activisme, a par ailleurs été interdit d’entrée et de séjour dans le pays.

Avant le jugement, quatre des accusés et une cinquantaine de sympathisants sont arrivés devant le tribunal en simulant une procession funéraire, en blanc, la couleur du deuil, comme en témoigne la vidéo ci-dessus, postée sur la chaîne YouTube du South China Morning Post. Ils ont été violemment arrêtés à l’annonce du verdict. Un cinquième a été arrêté plus tard dans la journée.

Un État qui ne tolère “aucune dissidence”

Selon The Phnom Penh Post, les faits reprochés aux activistes remontent à mai 2021, date à laquelle ces derniers auraient, lors d’une réunion Zoom, échangé des propos “insultants” contre l’ancien Premier ministre Hun Sen et le roi Norodom Sihamoni. Mais pour de nombreuses organisations internationales de défense des droits de l’homme, ce procès n’est en réalité qu’un prétexte pour faire taire une fois de plus les critiques à l’égard des politiques gouvernementales. Dans un communiqué, Amnesty International a dénoncé un nouveau “coup dur pour la société civile du Cambodge” :

“Le gouvernement montre une fois de plus qu’il ne tolère aucune dissidence.”

Sur Twitter, Igor Driesmans, ambassadeur de l’Union européenne au Cambodge, s’est dit “profondément inquiet devant la persécution croissante et les arrestations de défenseurs des droits humains au Cambodge”.

Le porte-parole du gouvernement, Pen Bona, a de son côté répliqué qu’il s’agissait au contraire d’un processus judiciaire qui respectait les valeurs de l’État de droit, rapporte le Phnom Penh Post.

“Ceux qui émettent des critiques constructives ou des commentaires sur des questions sociales ne sont pas poursuivis en justice. Les poursuites judiciaires ne sont engagées qu’à l’encontre de ceux qui violent la loi cambodgienne”, a-t-il déclaré au média cambodgien.

Très appréciée par de nombreux Cambodgiens, Mother Nature est connue pour ses actions de sensibilisation contre les projets de développement destructeurs pour l’environnement. Une action et une popularité qui déplaît terriblement au gouvernement du Cambodge. En juin 2021, des membres de l’association avaient déjà été poursuivis pour terrorisme.

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