Cambodge. Cinquante ans après, la mémoire des Khmers rouges est instrumentalisée par le pouvoir

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L’Assemblée nationale cambodgienne a adopté le 18 février un texte qui prévoit des “poursuites pour toute personne niant ou approuvant les atrocités commises par le Kampuchea démocratique”, le nom sous lequel les Khmers rouges ont dirigé le pays entre 1975 et 1979. Ces “atrocités” désignent plus précisément des crimes de génocide, des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre, pour lesquels cinq dirigeants khmers rouges ont été poursuivis devant un tribunal des Nations unies entre 2006 et 2022, et trois d’entre eux condamnés.

Dirigés par Pol Pot, dit “frère numéro un”, les Khmers rouges ont gouverné le Cambodge du 17 avril 1975 au 7 janvier 1979, date à laquelle ils ont été chassés du pouvoir par une invasion vietnamienne.

Durant près de quatre années, les Khmers rouges, qui mélangeaient communisme et ultranationalisme, ont procédé à une réorganisation radicale de la société cambodgienne, poussant l’ensemble de la population vers les campagnes, avec l’ambition de façonner les individus à partir du modèle du paysan cambodgien. Dans ce vaste retour à la terre forcé, plus de 1,7 million de personnes sont mortes de faim, de maladie, d’épuisement ou ont tout simplement été exécutées.

Un “passé amer” qui ne passe pas

D’après les sept articles de la récente loi, les personnes qui “nient la vérité de ce passé amer” encourront une peine d’un à cinq ans de prison et une amende comprise entre 2 500 et 125 000 dollars [2 217 et 110 000 euros].

Cette loi remplacera un texte qui avait été adopté en 2013 à la demande de Hun Sen, le Premier ministre entre 1985 et 2023, qui prévoyait des peines allant de six mois à deux ans de prison et une amende comprise entre 250 et 1 000 dollars.

Le Cambodge est loin d’être le seul pays à interdire le négationnisme. La négation de l’Holocauste est passible de sanctions pénales dans dix pays européens, plus le Canada et Israël, et le Rwanda a adopté plusieurs lois interdisant la négation du génocide qu’il a connu en 1994. Pour leurs partisans occidentaux, ces législations permettent de prévenir l’incitation à la haine et la désinformation, qui risquent de traumatiser les survivants. Comme le relève l’auteur d’une

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