Au Cambodge, le témoignage de pilotes de chasse khmers rouges formés par la Chine : « Mon chef m’a dit : “Tu ne peux pas refuser”

Mok Yieng, ancien pilote de chasse, chez lui, entre Poutisat et Battambang, au Cambodge, 15 mars 2025. Mok Yieng, ancien pilote de chasse, chez lui, entre Poutisat et Battambang, au Cambodge, 15 mars 2025.

C’est une plaine sans fin d’où s’élancent vers le ciel ces palmiers à sucre si typiques du Cambodge, coiffés de grandes feuilles en éventail. Mok Yieng vit avec sa femme et sa fille dans une modeste bicoque en tôle le long d’une route entre Poutisat et Battambang, dans l’ouest du royaume. A voir ses cheveux en brosse et sa chemise couleur crème, on devine chez ce cultivateur de 70 ans l’ancien pilote de chasse. Et pas n’importe lequel : il faisait partie d’une promotion d’officiers khmers rouges envoyés en Chine début 1976, quelques mois seulement après la prise de Phnom Penh par les troupes de Pol Pot, le 17 avril 1975, pour former l’embryon d’une future aviation khmère rouge. Il avait 21 ans et était le plus gradé. « Je n’étais qu’un simple paysan », dit-il. « Jamais je n’aurais pensé y arriver », conclut l’ancien pilote.

Son destin illustre un aspect mal connu du soutien de la Chine au sanguinaire régime khmer rouge. Lapsus diplomatique s’il en est, la visite officielle du président chinois, Xi Jinping, à Phnom Penh, le 17 avril, jour des 50 ans de la chute de Phnom Penh, envoie à ce titre un drôle de signal.

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