Au Cambodge : le SOS des abeilles en détresse

Une étude récente intitulée « Current Status, Challenges, and Perspectives in the Conservation of Native Honeybees and Beekeeping in Cambodia » révèle que les populations d’abeilles indigènes du Cambodge sont en déclin. Selon Eric Guerin, auteur principal de l’étude, « 83 espèces d’abeilles ont été recensées dans le pays, mais cette liste est encore incomplète et de nombreuses espèces restent à découvrir. »

La perte d’habitats due à la déforestation, les incendies, l’agriculture intensive et le changement climatique constituent les principales menaces. La consommation de couvain d’abeilles (larves et nymphes), une pratique locale, aggrave la situation surtout pour l’abeille géante d’Asie et l’abeille naine rouge, entraînant la destruction de milliers de nids chaque année.

 

couvain d'abeilles au marché
photo : Eric Guerin 

Disparitions et espèces menacées

Le déclin de l’abeille géante d’Asie est flagrant. Eric Guerin rappelle : « en 1948, jusqu’à 90 colonies pouvaient occuper un seul ‘arbre à abeilles’. Aujourd’hui, ces rassemblements massifs ont disparu, et les colonies restantes, comme celles du Ta Prohm dans le parc archéologique d’Angkor, ne comptent plus qu’une vingtaine de nids. » 

L’abeille naine noire (Apis andreniformis), quant à elle, se limite aux forêts humides éparses du Cambodge et semble déjà isolée dans certaines régions, ce qui accentue le risque d’extinction locale. 

Pourquoi cette disparition nous concerne 

Les abeilles ne se contentent pas de produire du miel : elles jouent un rôle essentiel dans la pollinisation des plantes sauvages et cultivées. Eric Guerin précise : « De nombreux arbres et plantes forestiers cambodgiens dépendent de cette pollinisation pour leur reproduction. Sans elles, la régénération des forêts serait gravement compromise. »

 

pleins d'abeilles
photo : Eric Guerin 

Certaines cultures commerciales, comme les noix de cajou, le longane, le café et le manguier, reposent aussi sur la pollinisation des abeilles. Un déficit de pollinisateurs pourrait déjà affecter les rendements agricoles, menaçant l’économie du pays et la subsistance de nombreux agriculteurs.

Les apiculteurs et chasseurs de miel cambodgiens voient également leur source de revenus diminuer. « La disparition des abeilles privera les consommateurs de miel sauvage et aggravera la précarité des populations rurales », insiste Eric Guerin.

Quelles solutions pour protéger les abeilles cambodgiennes ?

Eric Guerin souligne l’importance de la sensibilisation pour inverser cette tendance : « Le premier pas pour résoudre un problème est de le comprendre en profondeur. » Il préconise d’approfondir les connaissances sur la biologie des abeilles, d’évaluer leur rôle dans la pollinisation des cultures clés, et d’analyser les pratiques agricoles nuisibles avant de promouvoir des alternatives durables.

Il appelle à une campagne immédiate pour informer le public des conséquences néfastes de la consommation de couvain. « Consommer le couvain, c’est détruire l’avenir des colonies d’abeilles. Cette pratique doit être freinée si nous voulons préserver nos écosystèmes », avertit-il.

 

{link} Ce post a été trouvé sur internet par notre rédaction voici la source Source