
Alors que le Cambodge et la Thaïlande avaient signé un accord de cessez-le-feu en juillet dernier après de violents affrontements, les deux pays ont cosigné ce dimanche une «déclaration conjointe» en présence du président américain Donald Trump et du Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim.
«Une étape monumentale» pour Donald Trump, seulement «un pas vers la paix» pour Bangkok. Ce dimanche, la Thaïlande et le Cambodge ont cosigné un document prévoyant une désescalade dans le conflit qui oppose les deux voisins depuis de nombreuses années et qui avait vu ces derniers s’affronter à la frontière commune cet été.
Ces combats ont fait au moins 43 morts et poussé environ 300.000 personnes à fuir leurs maisons. Un accord de cessez-le-feu avait alors été signé fin juillet 2025 sous pression américaine. Ce dimanche, les Premiers ministres thaïlandais, Anutin Charnvirakul et cambodgien, Hun Manet, ont signé une «déclaration conjointe» en présence du président américain, Donald Trump et du Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim lors du sommet de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean).
Selon le chef de la Maison Blanche, ce «traité de paix» constitue un moment «historique». Pourtant, après la cérémonie, le ministre des Affaires étrangères thaïlandais Sihasak Phuangketkeow a refusé d’utiliser ce terme, préférant le qualifier de «pas vers la paix», ont rapporté les journalistes de la BBC et de CNN. Le Premier ministre cambodgien a, lui, annoncé «un engagement fort à mettre pleinement et fidèlement en œuvre cette déclaration commune».
Une sémantique précise
Selon le site des gouvernements des parties prenantes, le document signé est intitulé «Déclaration commune du Premier ministre du Royaume du Cambodge et du Premier ministre du Royaume de Thaïlande à la suite de leur réunion à Kuala Lumpur, en Malaisie».
Comme l’a rappelé CNN en se basant sur les Nations Unies, une déclaration est le plus souvent utilisée pour les parties qui «entendent non pas créer des obligations contraignantes, mais seulement exprimer certaines aspirations».
Le traité est quant à lui «régulièrement utilisé en un sens générique pour désigner tous les instruments obligatoires au regard du droit international qui sont conclus entre entités internationales, quelle que soit l’appellation formelle de l’instrument», est-il expliqué sur le site internet de l’organisation intergouvernementale.
Dans le cas de la Thaïlande et du Cambodge, l’accord signé au sommet prévoit la poursuite d’une désescalade des tensions, un retrait des armes lourdes, un déminage des zones frontalières et un engagement de Bangkok à «libérer rapidement» 18 soldats cambodgiens capturés.
Un accord «plus symbolique que substantiel»
Si Donald Trump s’est félicité pour cet événement, se qualifiant de «président de la PAIX» sur les réseaux sociaux et décrivant les Premiers ministres thaïlandais et cambodgien comme des «figures historiques» lors de son discours au sommet, les observateurs préfèrent rester prudents quant à la résolution totale du différend entre les deux nations d’Asie du Sud-Est.
En effet, ce dernier avait éclaté au sujet d’un contentieux de longue date sur des temples frontaliers, revendiqués par les deux Etats en raison d’une démarcation vague établie par les administrateurs coloniaux français du Cambodge en 1907.
La Cour internationale de Justice a donné raison à Phnom Penh en 1962, lui accordant la souveraineté sur le sanctuaire de Preah Vihear, en vertu d’une carte de 1907, puis en 2013, sur un terrain qui entoure le temple. La Thaïlande refuse de reconnaître l’autorité du tribunal sur les questions territoriales.
Ainsi, tout accord entre ces deux pays est «plus symbolique que substantiel», selon une déclaration à la radio malaisienne BFM de Khoo Ying Hooi, professeur associé en études internationales et stratégiques à l’Université de Malaisie.
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