Des trésors d’Angkor au musée du Génocide S-21, de la douce Phnom Penh à la trépidante Saïgon, des canaux embouteillés à l’immensité du fleuve… Retour à bord du navire 5 ancres de la compagnie CroisiEurope pour une croisière de 9 jours écrite au rythme de la rivière Tonlé Sap et du mythique Mékong.
C’est dans la douceur du soir que nous découvrons l’Indochine II. Amarré à Koh Chau, notre élégant navire trois ponts aux influences coloniales allie le charme d’autrefois au confort de notre époque. A son bord, impossible d’échapper au Tonlé Sap. Des 31 cabines spacieuses, du restaurant où nous sera servie une cuisine exotique et raffinée, du salon-bar ou de la piscine du pont soleil, la rivière est partout et notre excitation, à son comble.
Mais, encore envoûtée par la magie d
, pour notre première nuit à bord, on peine à trouver le sommeil. Si Beng Meala, Angkor Thom et Angkor Wat, chef d’œuvre d’harmonie devenu emblème national, nous ont subjuguée, c’est vers Ta Prohm que notre esprit nous ramène. Dans ce temple millénaire où le minéral et le végétal s’épousent dans une sensualité troublante, des lianes s’enroulent, des troncs jaillissent d’entre les murs et, tels des tentacules géants, les racines des fromagers semblent protéger les vestiges de ce temple meurtri à la poésie si fragile.
De Siem Reap à Phnom Penh sur le Tonlé Sap
Aux premières lueurs de l’aube, sous un ciel qui s’enflamme, de l’Indochine II qui mouille en plein milieu de la rivière, on assiste au réveil du Cambodge. Parfois troublée par les ronronnements du moteur d’une petite embarcation de pêcheurs, une prière lancinante psalmodiée par des bonzes s’élève du haut-parleur d’un temple. Lentement, notre navigation nous mène de village en village.
A Kampong Tralach, des chars à bœufs nous conduisent au cœur des rizières, jusqu’à la superbe pagode War Kampong Tralach Leu. Dans la cour, tout d’orange vêtus, des bonzes discutent tandis qu’un peu plus loin, espérant recevoir un dollar contre une fleur de lotus, des enfants offrent leurs plus beaux sourires. Si à Kampong Chhnang, la pêche et la poterie artisanale sont au cœur de la ville, à Koh Chen, dernière escale avant Phnom Penh, c’est le travail du cuivre et de l’argent qui rythme la vie du village.
Phnom Penh ou le devoir de mémoire
Encore parée de son architecture coloniale, la capitale du royaume a le charme et la douceur d’une ville de province. Du Palais royal à la pagode d’argent, des temples bouddhistes au Musée national abritant des statues khmères de toute beauté, Phnom Penh semble veiller sur l’Histoire du pays. Même sur la plus tragique.
Transformé en Mémorial du génocide khmer rouge, l’ancien lycée de Tuol Sleng garde en ses murs les stigmates des tortures infligées aux quelque 20000 déportés dans ce qui fut, entre 1975 et 1979, la prison principale : S-21. Une lettre et un nombre qui à eux-seuls symbolisent toute la froideur et la cruauté d’un régime qui fit plus d’1,7 million de morts à travers le pays. C’est dans un silence pesant que nous rejoignons l’Indochine II.
Mais, du pont soleil, il nous apparaît enfin. Ici, au point de confluence, le tant attendu Mékong s’étire d’une rive à l’autre. Imposant. Majestueux.
Good morning, Vietnam !
Au matin du cinquième jour, sitôt la frontière passée nous désertons le navire. Sur la route qui sépare Tan Chau de Chau Doc se succèdent villages de pêcheurs, rizières immenses, échoppes colorées et champs de lotus. A Chau Doc, la douceur du Cambodge et le calme de la rivière Tonlé Sap semblent déjà bien loin. C’est une tout autre atmosphère qui règne ici. Les sourires semblent plus aiguisés, les regards, plus timides et les voix, moins discrètes. Même la chaleur est différente.
La fraîcheur de notre cabine retrouvée, de notre lit, nous contemplons la végétation luxuriante, les maisons flottantes et les barques de pêcheurs qui défilent derrière la baie vitrée. Poursuivi par des tapis de jacinthes d’eau charriés par les flots troublés du Mékong, le bateau glisse langoureusement vers Sa Dec.
Sur les traces de « L’Amant »
Dans cette petite ville du delta où les temples chinois aux couleurs vives côtoient les maisons coloniales défraîchies, le temps semble s’être arrêté. Dans la moiteur et le bruit, on s’émerveille devant les étals des vendeuses qui, protégées du soleil par leur nón lá, se partagent les trottoirs au bord du fleuve. Là, on écaille du poisson à même le sol ; ici, on estourbit des anguilles. Plus loin, fleurs, fruits et légumes, crapauds écorchés, poulets entiers, cochons détaillés et… rats prêts à être bouillis. A deux pas de l’agitation de ce marché à l’esthétique rare, au fond d’une cour, une demeure endormie ; celle de Huynh Thuy Le, l’amant de la romancière Marguerite Duras.
Un peuple de l’eau
Entre Sa Dec et Hô Chi Minh, nous réalisons combien le delta du Mékong fourmille de vie. Étape de charme située entre deux bras de ce fleuve nourricier qui façonne les hommes et les paysages, les ravissants canaux de Caï Be et les vergers de l’île Bin Hoa Phuoc. Face à My Tho, enveloppée dans le silence de l’île de la Licorne, nous glissons à bord d’un sampan le long des arroyos, labyrinthes aquatiques mystérieux bordés de maisons aux toits de tuiles, de barques et de palmiers verdoyants.
Contraste saisissant, en s’engouffrant dans le canal de Cho Gao, étroite artère de 28 kilomètres reliant le Mékong à Saïgon dans un vacarme incessant, l’Indochine II se partage les flots avec des barges, péniches, cargos ou frêles esquifs chargés à ras-bord de tonnes de riz, de sable, d’engins de chantier ou de fruits.
Une capitale économique effervescente
Ho Chi Minh-Ville, fourmilière motorisée. 13 millions d’habitants. 8 millions de deux roues. Comme dans un ballet synchronisé, faisant fi des feux rouges et des passages piétons, les scooters et les motos semblent jouer une partition qu’aucun code de la route n’oserait écrire. A deux pas du quartier des herboristes, Cho Lon. C’est une autre agitation qui règne dans les entrailles de cet immense marché chinois, temple de la vente en gros où le plastique est roi et où les vendeurs se fondent dans leurs marchandises. Grouillante, assourdissante, trépidante mégalopole. Il ne reste pas grand-chose de l’ancienne Saïgon, celle engourdie par les vapeurs d’opium. Si le passé colonial s’efface petit à petit pour laisser place à des gratte-ciel concurrençant ceux des capitales d’Asie du sud-est, il reste encore malgré tout quelques vestiges du “Petit Paris asiatique“. Parmi les plus remarquables : la cathédrale Notre-Dame de Saïgon, l’Hôtel de Ville et la poste centrale à l’impressionnante façade jaune et à la structure métallique dessinée par Eiffel.
C’est donc ici, au sud du Vietnam et au terme d’un voyage de plus de 4500 kilomètres, que vient mourir dans la mer de Chine ce fleuve de légende, inoubliable rivière des Neuf dragons.
A partir de 3649€ (le prix comprend les vols avec Singapore Airlines qui propose 14 vols directs A/R par semaine Paris-Singapour)
https://www.croisieurope.com/croisiere/delta-mekong-temples-angkor-3-classique
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