A découvrir ce papier : « Le tribunal seul ne pourra pas tout faire », entretien et bilan d’une année 2023 compliquée avec le président du tribunal de commerce de Bastia

Nous venons de prendre connaissance de cet éditorial sur la thématique « la justice ». Avec plaisir nous vous en fournissons l’essentiel ci-dessous.

Le titre suggestif (« Le tribunal seul ne pourra pas tout faire », entretien et bilan d’une année 2023 compliquée avec le président du tribunal de commerce de Bastia) en dit long.

Le rédacteur (identifié sous le nom d’anonymat
) est connu et fiable pour plusieurs autres papiers qu’il a publiés sur internet.

Les informations publiées sont de ce fait jugées valides.

Texte d’origine mentionné :

L’audience solennelle de rentrée du tribunal de commerce de Bastia s’est tenue ce lundi 22 janvier. L’occasion pour l’institution de faire un bilan de l’année écoulée, et d’alerter sur des chiffres inquiétants. Gilles Filippi, son président, nous a accordé un entretien.

Vous avez évoqué, lors de votre bilan de l’année passée, des chiffres assez moroses quant à l’ouverture de procédures : beaucoup de liquidations, moins d’enregistrements d’entreprises… C’est un constant inquiétant ?

Gilles Filippi : Oui. J’ai parlé d’une hémorragie, et ce dans tous les sillons qu’on peut avoir, et dans tous les chiffres que nous avons présentés. Il va falloir essayer de juguler, mais le tribunal de commerce ne pourra pas le faire seul.

Comment expliquer ce contexte difficile ? Vous avez parlé de retour au réel pour l’économie insulaire…

C’est multifactoriel : il y a eu la période de confinement, où, avec les PGE (prêts garantis par l’Etat), cela a permis de ne pas avoir de licenciement.

Mais aujourd’hui, nous avons une baisse de l’activité dans deux secteurs en particulier : le tourisme et le BTP. Nous avons une inflation des dossiers, et cela commence à devenir très inquiétant.

Pourquoi ces deux secteurs, qui sont de plus moteurs de l’économie corse, sont-ils les plus affectés ?

Ce sont effectivement les deux moteurs principaux. On peut l’expliquer par ces raisons : concernant le tourisme, même s’il est très captif, il dépend de la masse de volume entrant sur le territoire.

Quant au BTP, nous faisons face aujourd’hui à un manque de logements, c’est une certitude. Peu de permis de construire sont délivrés. On pense surtout à nos enfants : comment vont-ils se loger ? Et je parle dans ce cadre plus de logements sociaux que d’autres types de logements dont nous entendons souvent parler.

Le tribunal de commerce agit également sur la prévention et l’accompagnement des entreprises. Quelles perspectives peut-on avoir pour 2024 ? Peut-on s’attendre à une année dans la lignée de celle qui l’a précédée, ou y a-t-il des signaux d’espoirs pour l’économie corse ? 

Je considère que rien n’est inéluctable. Maintenant, ce qu’il faut, c’est travailler en amont la prévention des difficultés des entreprises. Le tribunal seul ne pourra pas tout faire, donc il va falloir que l’ensemble des administrations, parmi lesquelles la Banque de France et bien d’autres, dont les experts-comptables, prennent conscience qu’il vaut mieux prévenir que guérir.

Parce que malheureusement, on le voit dans les chiffres, nous n’arrivons pas à guérir : 80 % des procédures collectives sont en liquidation judiciaire de facto.

L’entretien de Gilles Filippi, réalisé par Paul Salort et Enzo Giugliano :


durée de la vidéo : 00h03mn26s

« Le tribunal seul ne pourra pas tout faire », entretien et bilan d’une année 2023 compliquée avec le président du tribunal de commerce de Bastia



©Paul Salort, Enzo Giugliano / FTV

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